

The Dirt | États-Unis, mars 2020 | Biopic musical
Réalisé par Jeff Tremaine avec Iwan Rheon, Machine Gun Kelly, Daniel Webber et Douglas Booth.
Résumé : Biopic retraçant la rencontre et les premières années de carrière du groupe d’heavy glam metal le plus barré des années 80, Mötley Crüe. Avec derrière la caméra le réalisateur et créateur de Jackass, Jeff Tremaine. Le film est inspiré de l’autobiographie officielle du groupe The Dirt, rédigé par Neil Strauss et sorti en 2002,
The Dirt c’est la mise en image du terme « repousser les limites », et c’est toujours avec le bon rythme que le film revient sur la formation du groupe et de certains événements, parfois de manière anecdotique, qui ont pu conduire à des tragédies.
De manière générale le film s’oriente plus vers les débuts de ce groupe, qui avait comme objectif premier d’attirer les filles. Une introduction à ce qui suivra, entre changement de style musical, démêlés avec la justice, mariages multiples, violences conjugales et addictions… On essayera d’oublier que dans ce film les femmes n’ont pour utilité que d’être des objets sexuels.
What do you do when you’re born in the wrong time? You make it yours. And that’s what we did in the Sunset Strip (…) We were not a band, we were a gang, a gang of fucking idiot.
Qu’est-ce qu’on fait quand on est né à la mauvaise époque? On la réinvente. Et c’est ce qu’on a fait au Sunset Strip (…) Nous n’étions pas un groupe, on était une bande. Une bande de putains d’idiots.
Jeff Tremaine avec la réalisation de ce film prouve une nouvelle fois son goût pour la provocation et de ce qu’une bande d’amis à succès no limit plongée dans l’alcool, le sexe et la drogue est capable de faire. Pas très étonnant de la part du réalisateur d’une des séries TV la plus connue des États-Unis mettant en scène ces têtes brulées dont le seul objectif est de se « fendre la gueule » (littéralement) avec des cascades dangereuses et des situations aussi stupides qu’inutiles.
Le film ne fait que distiller les moments avec plus de profondeur où l’on entre dans la psychologie des personnages. C’est donc à travers la succession de voix-off que chacun d’entre eux s’adresse aux spectateurs, donnant ainsi accès aux périodes intimes de leur vie. Mettant de côté les paillettes et autres batteries rotatives, on perçoit la fragilité émotionnelle de Nikki Sixx, Tommy Lee, Mick Mars, Vince Neil qui portent en eux et à travers leurs addictions, les drames personnels, le deuil ou la maladie.

Outre ces rares moments, The Dirt est un biopic qui n’a d’utilité que son côté divertissant. Malgré quelques défauts qui rendent le scénario vide d’intérêt sentimental, on passe tout de même un bon moment avec les 4 membres de ce groupe mythique. Le bon placement des chansons cultes et les jeux de scènes face caméra apportent une dynamique intéressante qui fait que l’on ne s’ennuie jamais sans forcément vouloir y remettre un couche. Avis aux fans du groupe, on peut être soit conquis, soit légèrement déçu selon les attentes. (L’éternel problème des biopics …)