The Circle (ou le Cercle en français) est un jeu britannique lancé pour la première fois en 2018. Si cette version compte déjà deux saisons, ce n’est qu’en 2020 que les États-Unis, le Brésil et la France (le 9 avril) se sont lancés dans l’aventure de ce jeu au concept futuriste à la Black Mirror. La première saison du jeu version française aux 12 épisodes allant de 45min à 1h est disponible en exclusivité du Netflix.
The Circle c’est quoi ?
Dans un immeuble situé dans la banlieue de Manchester, 9 joueurs se retrouvent chacun dans un appartement, ils ne peuvent ni se rencontrer physiquement, ni se parler directement. La seule façon de communiquer se fait via une application à reconnaissance vocale toute puissante : » Circle « . Cette plateforme disponible sur plusieurs écrans répartis dans chaque appartement permettent aux joueurs de mettre à jour leur profil, d’envoyer des messages aux autres candidats et d’établir des classements de popularité. Bref, un vrai réseau social.
Tout au long du jeu, les joueurs sont testés sur leur capacité à se dévoiler aux autres concurrents, permettant ainsi de gagner leur sympathie, en espérant ainsi devenir « influencers » lors des classements, et de pouvoir bloquer le participant le moins populaire à l’instant T, l’éliminant définitivement du jeu. Pour chacun l’objectif est d’accéder à la finale où toutes les vérités seront révélées, et de remporter le dernier classement de popularité récompensé d’un pactole de 100 000 euros.
Une télé-réalité à l’ère des réseaux sociaux
Bien loin du Big Brother diffusé pour la première fois aux Pays-Bas en 1999 dont la philosophie était « la vie est un combat et seuls les plus forts survivront », avec The Circle on est sur l’idée que « n’importe qui peut-être n’importe qui » et c’est bien ce que permet le monde virtuel d’aujourd’hui : c’est tout simplement donner de l’humanité à des outils et des codes que nous utilisons tous. Il faut néanmoins prendre ce jeu avec du recul pour comprendre le concept abstrait de popularité et le jugement un peu trop rapide que l’on peut avoir sur une personne.
Même si ce programme garde une structure type de télé-réalité : retour sur les événements précédents, un défi, une compétition et un vote final, The Circle tourne autour de thématiques autres que l’amour, le sexe et le drama. Il nous fait rendre compte avec humour, la part de mensonge qu’il peut y avoir lorsqu’on est derrière un écran. En effet, les candidats ne sont pas obligés d’être dans le jeu ce qu’ils sont dans la vie réelle…
Des candidats « naturels »
The Circle a su séduire notamment grâce aux candidats qui sont loin des clichés de la bimbo et du séducteur sans scrupules et en font des personnalités en qui les spectateurs peuvent s’identifier. Il y a celle qui pense porter le » fardeau » de sa beauté sur les réseaux sociaux, et au contraire celle qui en est complètement absente dans la vie réelle. Il y a le stratège qui fera tout pour bien se faire voir, ou encore un duo de mamies aux hashtags maladroits dans le rôle de leurs petits fils #cgolri. L’arrivée en cours de jeu d’autres participants viendra pimenter les épisodes et redistribuer les cartes de la popularité. Comme quoi, rien n’est jamais gagné.
Le fait de voir les candidats vivre dans un environnement clairement identifiable peut certes relever du voyeurisme, mais ajoute néanmoins de la proximité avec le spectateur. On prend bizarrement plaisir à les voir se préparer leurs petits repas, lire, faire de la guitare ou autre activité de coloriage. C’est en cela que le programme crée du paradoxe entre le principe même du jeu et le naturel des candidats dans leur quotidien.
Fan du genre ou pas…
Loin de tout clichés des télé-réalités au développement sur-scénarisé, on passe un bon moment en compagnie de ces candidats qui ne se prennent pas trop au sérieux. Le dernier épisode pousse à une conclusion bienveillante de l’intention du programme. Sans excès de sentiments, les candidats semblent prendre avec recul et amusement les quelques faux profils du jeu. The Circle est un jeu frais et divertissant en cette période pour les post-confiné.es que nous sommes.
CinéCactus 